En France comme dans beaucoup d’autres pays, les gouvernements investissent des sommes importantes pour construire les écoles de demain. Espaces ouverts, mobilier modulable et flexible et lumière naturelle définissent les tendances architecturales en la matière. L’enseignement moderne se tourne ainsi vers des classes à aménagement flexible pour mieux répondre aux besoins hétérogènes des élèves. Force est de reconnaître que peu d’études ont été réalisées sur les relations entre la pédagogie et l’aménagement de la salle de classe. Dans ce billet, nous aborderons plus précisément l’importance de l’aménagement de classe flexible dans le cadre de la pédagogie participative.

Généralités sur la classe flexible

Le concept de classe flexible a fait son apparition dans notre paysage scolaire depuis quelques années déjà. Loin de la configuration traditionnelle en autobus, les bureaux sont plus modulables et ajustables. Tables et chaises ajustables en hauteur, tabourets oscillants, fauteuils, pouf modulable et autres rayonnages mobiles meublent les salles de classe. Les élèves ont ainsi une plus grande liberté dans le choix des positions corporelles, tailles et hauteurs d’assises… La classe flexible s’adapte facilement aux objectifs pédagogiques et activités proposées par l’enseignant. D’une salle de classe classique, elle peut devenir une zone de collaboration, une zone de lecture, une zone d’évaluation, etc.

Classe flexible et mobilier modulable

Les spécialistes s’accordent à dire que pour créer un environnement d’apprentissage optimisé, il faut repenser l’architecture, la pédagogie et l’aménagement. C’est en procédant ainsi que l’on pourra répondre aux besoins de développement des élèves. Avec son mobilier modulable, la classe flexible a prouvé qu’elle peut augmenter l’attention et la concentration des apprenants. La salle de classe devient un pilier principal de la réussite scolaire. De nombreuses études ont permis d’affirmer que la classe flexible répond mieux aux besoins physiques, sociaux et cognitifs des élèves. L’épanouissement et le bien-être des élèves dépendent de la satisfaction de certains besoins spécifiques comme les besoins de sécurité, d’intimité, d’autonomie, de socialisation…

Selon Havig, Laquerre et Limpert, la classe flexible repose sur cinq principes fondamentaux, à savoir le mouvement, le confort, la vie en communauté et la coopération.

La pédagogie participative en pratique

Définition

La pédagogie participative consiste en une méthode de résolution de problème en faisant participer activement tous les membres d’un groupe. Cette approche implique des attitudes, des connaissances et des compétences particulières. La pédagogie participative évoque une vision environnementale et pédagogique de l’enseignement démocratique, rappelant l’idéal de société démocratique selon Freire et Dewey.

La pédagogie participative fait partie des pédagogies actives qui repensent les notions de pouvoir et de posture entre l’enseignant et l’apprenant. Dans cette approche, enseigner n’est pas seulement transmettre du savoir, c’est aussi impliquer les apprenants dans leur propre processus d’apprentissage. L’aménagement de la classe en pédagogie participative doit ainsi permettre aux apprenants de partager efficacement leurs connaissances et expériences. Il doit favoriser l’interaction, le débat, l’échange et le partage d’expérience.

Les principes de la pédagogie participative

La pédagogie participative se fonde sur quelques principes fondamentaux, dont la collaboration, la participation des apprenants et le travail de groupe.

  • La collaboration

En matière de pédagogie participative, la notion de collaboration se rapproche plus de celle de la coopération. Ces deux notions incarnent l’interaction comme une véritable philosophie. Cette approche implique que chacun soit responsable de ses actions, en l’occurrence de son propre processus d’apprentissage. Chaque apprenant participe activement dans son acquisition de connaissances, tout en respectant les compétences et les responsabilités des autres membres du groupe. A chaque apprenant correspond une responsabilité donnée, et l’équipe vise un objectif commun.

Dans cette démarche, les élèves travaillent en petits groupes pour atteindre un objectif final. Ils peuvent travailler de manière individuelle et en collaboration dans l’apprentissage de contenus académiques mis à leur disposition par le professeur. La pédagogie participative prône une interaction équitable entre enseignant et apprenants. L’un et l’autre apprennent et enseignent de et à l’autre.

  • Les élèves au centre du processus d’apprentissage

Si dans la pédagogie traditionnelle, l’enseignement était centré sur les connaissances, ce n’est plus le cas dans les pédagogies modernes. Dans toute forme de pédagogie active, l’élève est remis au centre de processus d’apprentissage. Chaque élève s’engage activement dans l’enseignement, participe aux activités avec le soutien de l’enseignant, et construit les connaissances en collaboration avec le reste du groupe.

Selon les activités proposées par le professeur, les élèves s’impliquent dans des expériences d’apprentissage basées sur le co-apprentissage, la coopération et la participation de tous.

  • Le travail de groupe

Pour impliquer la participation de tous les élèves, la pédagogie participative repose sur des activités de petites équipes hétérogènes, composées de quatre ou cinq élèves. Chaque groupe coopère pour réaliser une tâche précise, chaque élève rendu responsable de l’atteinte d’un sous-objectif. Cette approche crée un environnement favorisant la réussite collective. Tous les membres d’un groupe doivent assimiler le contenu enseigné, mais aussi aider les autres à y arriver.

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Apports de la classe flexible dans la pédagogie participative

L’éducation moderne se doit de s’adapter aux besoins variés des élèves et aux innovations pédagogiques. Dans cette dynamique, l’aménagement de classe flexible, associé à la pédagogie participative s’avère être une approche novatrice. Cette démarche offre un cadre propice à l’apprentissage des élèves. De nombreuses études ont prouvé que l’environnement physique de la classe a une influence sur l’apprentissage des élèves.

  • Des études menées par Melissa R. Rands et Ann Gansemer-Topf ont démontré qu’avec l’intégration d’outils audiovisuels, les apprenants retiennent mieux les nouvelles connaissances.
  • D’autres études de Garrow, Hill et Epps confirment que des apprenants évoluant dans une salle de classe dotée d’une esthétique et d’une technologie améliorées obtiennent de meilleurs résultats.
  • Dans la pédagogie traditionnelle, les élèves définissent l’objectif d’apprentissage comme la capacité à obtenir la bonne réponse à donner à l’enseignant. En pédagogie participative, les apprenants accèdent à des niveaux de collaboration plus élevés et à des débats de qualité.
  • La classe flexible favorise les interactions élèves-élèves et enseignant-élèves. Le professeur pouvant circuler librement dans la salle, créant un environnement d’apprentissage plus dynamique, favorisant les élèves mêmes les plus timides. En travaillant en groupe, les élèves apprennent l’importance de la collaboration, et se trouvent plus valorisés. Les formes d’hiérarchies qui empêchent certains élèves de participer sont brisées, incitant une plus grande participation de tous.

Pour aller plus loin dans l’aménagement de salle de classe flexible, nous vous conseillons cet article de Kalyzée.

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